Artiste : Loïc Blairon / Période : Mai-Juin 2013 / Lieu : Mairie du 11e / Exposition personnelle / Commissariat : Jeune Création / Coordination pour la Mairie du 11e : Jean-Christophe Arcos / Production : Mairie du 11e ///
Depuis 2008, Transmission(s), programme culturel de la Mairie du 11e, entend mener, au niveau local, une mission essentielle de sensibilisation du plus grand nombre aux expressions esthétiques actuelles.
Au travers de nombreuses expositions d’artistes d’aujourd’hui, la Mairie du 11e est devenue un lieu de possibles, un espace d’expérimentations et de questionnements sur la façon dont l’art peut pénétrer notre quotidien, y faire irruption, et révéler un autre sens que celui de nos trajectoires habituelles. Une rupture dans la routine, un changement dans le regard.
Avec ces expositions, la Mairie du 11e manifeste son attachement à l’art d’aujourd’hui.
C’est dans cette démarche que s’inscrivent les interventions de Loïc Blairon.
Loïc Blairon façonne les matériaux, les conduit à prendre des formes nouvelles.
Son travail consiste souvent à inventer ces formes : au début, comme il le dit lui-même, il y a déjà des choses nouvelles.
Ici, son travail s’est fait politique, ou plutôt rend visible, tangible, le rôle protecteur du politique : avant tout, le politique protège, il éloigne le danger de la guerre de chacun contre tous.
Dans la cour, Loïc a hissé 4 poutres de pin massif et les a posées, on dirait en équilibre, sur les chapiteaux des colonnes ; elles sont fixées par des câbles métalliques qui empêchent toute chute.
En montant ces quatre poutres, Loïc Blairon remet en situation à la fois la menace qui pèse sur l’intégrité physique, sur les corps, et le rôle du politique de prendre à sa charge leur préservation, d’empêcher que ce risque ne devienne réalité.
Dans la galerie de la salle des fêtes, Loïc a agrandi des photos qu’il a sélectionnées dans le fonds de photos anciennes de Daniel Botti, mémoire iconographique de l’arrondissement. Lors du processus d’agrandissement, Loïc a masqué les têtes.
Ces portraits tronqués rendent explicite cette responsabilité mais aussi ses limites, en renvoyant à l’anonymat du temps qui fuit les corps de figures aujourd’hui disparues.