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Kirill Ukolov

Kirill Ukolov

Artiste : Kirill Ukolov / Période : Novembre-Décembre 2012 / Lieu : Mairie du 11/ Exposition personnelle / Commissariat : Jeune Création / Coordination pour la Mairie du 11e : Jean-Christophe Arcos / Production : Mairie du 11e ///

Depuis 2008, Transmission(s), programme culturel de la Mairie du 11e, entend mener, au niveau local, une mission essentielle de sensibilisation du plus grand nombre aux expressions esthétiques actuelles.

Au travers de nombreuses expositions d’artistes d’aujourd’hui, la Mairie du 11e est devenue un lieu de possibles, un espace d’expérimentations et de questionnements sur la façon dont l’art peut pénétrer notre quotidien, y faire irruption, et révéler un autre sens que celui de nos trajectoires habituelles. Une rupture dans la routine, un changement dans le regard.

Avec ces expositions, la Mairie du 11e manifeste son attachement à l’art d’aujourd’hui.

C’est dans cette démarche que s’inscrivent les interventions de Kirill Ukolov.

Depuis 2 ans, Kirill Ukolov n’a pas arrêté de travailler : sélectionné au Salon de Montrouge, puis à Jeune création, il a été invité par le centre d’art Le Parvis à Ibos, pour l’une des dernières expositions du centre, puis pour le Printemps de Septembre à Toulouse… et cette année, avant que Kirill n’intègre la galerie Bertrand Baraudou, le Fonds municipal d’art contemporain de la Ville de Paris a fait l’acquisition d’une de ses œuvres en volume, Journée, exposée sous la verrière du Grand Palais pour la FIAC…

Bref, Kirill est partout. Et ce n’est guère étonnant : le travail de Kirill est protéiforme, il s’infiltre, prend l’espace, se fond et se fonde dans le paysage.  Ici, son mode d’intervention se décline en une série de petites serres protégeant les mauvaises herbes poussant entre les pavés de la cour : échos dérisoires d’installations monumentales, peut-être aussi de la proposition de Glassbox l’année précédente, ces microstructures se nichent dans les interstices pour créer un espace propice aux plantes méprisées. Pour ceux qui connaissent les lieux, ces serres seront autant d’éléments perturbateurs dans un paysage maîtrisé, banalisé ; pour les visiteurs d’un jour, elles seront les composantes naturelles du lieu (quoique un peu étranges : des serres pour les mauvaises herbes, voilà une drôle d’idée des Espaces verts de la Ville de Paris !). Motif à double entrée, elles sont à la fois normales et intruses.

Dans la galerie de la salle des fêtes, la même préoccupation du vivant a poussé Kirill à reproduire, à partir de végétaux frais coupés, les guirlandes de laurier et de raisin qui, dans l’architecture classique et néoclassique, sont les motifs ornementaux récurrents illustrant l’abondance et le luxe. Figés dans la pierre, ces fruits et ces feuilles, rigides et persistants, sont hors du temps : pétrifiés, ils ne vieilliront pas, ils sont hors la vie ; en les reproduisant à l’aide des matériaux sur lesquels l’architecte-décorateur a pris modèle, Kirill les réintroduit dans une économie du vivant, avec le destin des choses vivantes : le déclin.

L’auguste stature de pierre de la Mairie est comme rappelée à son souci organique autant qu’à sa fonction première : prendre soin des vivants pendant qu’ils le sont. Probablement peut-on aussi voir dans les propositions de Kirill une revisitation de l’imagerie des natures mortes, des vanités, dans lesquelles la temporaire gloire des lauriers et l’éphémère suavité des raisins se confrontent à l’image de matières plus persistantes, pierres, coquilles, ossements, dans un appel puissant à l’humilité.

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