Artistes : Annabelle Arlie, Pierre Clément, Toma Colaço, John Cornu, Sofia Aguiar, Laurent Lacotte, Nicolas Milhé, Marion Verboom / Période : Mars-Avril 2015 / Lieu : Chapelle des Cordeliers, Parthenay / Exposition collective / Commissariat : Laurent Lacotte et Jean-Christophe Arcos / Production : Région Poitou-Charentes ///
Un chemin. Au départ, on ne sait pas où on va. On suit le chemin, c’est lui qui guide.
Chaque pas repousse l’horizon, chaque passe rapproche de la fin du voyage. Un chemin de Damas, et des révélations au bout.
Personne ne sait où nous irons ensemble. Mais c’est déjà bon à savoir : nous irons ensemble.
A l’heure d’arriver, alors que nous continuons à marcher (que nous continuerons à marcher après même que nous aurons dépassé ce que nous croyions être la destination), on se retourne pour constater que les ténèbres se sont désépaissis.
Alors qu’est-ce qu’on voit, mi mars, quand on regarde dans le rétro de cette résidence ?
De quoi « Still.training » est-il le nom ? de quoi « AILLEURS » est-il le nom ?De mon côté, ça commence à être clair : le programme est un manifeste, le processus reproduit le résultat.
Déjà, disons-le : barrer cet ailleurs, c’est affirmer un ici. Une présence de 4 mois pour Laurent, une présence de quelques jours pour les artistes, une présence d’une année scolaire pour les enseignants, les personnels, les élèves. Une révolution.
Une présence aux autres aussi, comme nous l’avons déjà évoqué il y a quelques semaines – voire, une disponibilité, une vacance. Cet ici est aussi un maintenant, ce « training » est un devenir en cours.
Dans cet espace-temps un peu particulier, il y a une place pour chacun•e. Une nouvelle place. Une réattribution libre des places. Une vacance. Voilà, là nous touchons au but : rompre avec des modalités de placement hiérarchiques.
Rompre avec l’idée que l’artiste a un message supérieur à faire passer. Proposer, dans une autre dimension que celle qui lie enseignants et élèves dans le processus de transmission des savoirs, une reliaison horizontale entre des individus.
A l’image de la Tribune que Laurent a réalisée dans le jardin du FJT Un toit en Gâtine, il y a une place de liberté que chacun peut décider de prendre pour faire porter sa voix et regarder au loin. La solitude du coureur de fond est en réalité un relais : quatre fois sans maître.
~~~~~~~